Quand les règles ne prennent pas de congés...

Quand les règles ne prennent pas de congés...

Que vous partiez à la mer ou à la montagne, à la campagne ou dans une grande ville, avec des ami.es, seul.e ou en famille, accompagné.e une valise en excédent bagage ou avec votre sac à dos de 40L, ou bien même que vous restiez chez vous : vous avez beau être vacances, vos règles, elles, ne prennent pas de repos! 


Et si bien sûr, qu'elles sont tout à fait naturelles, ça vous angoisse quand même voire ça vous saoule de les avoir pendant vos congés alors que vous aviez prévu de vous reposer et de multiplier les activités ? 


Ne vous inquiétez pas, on va voir ensemble, comment faciliter ses vacances quand nos règles tiennent à être de la partie. 


  • Prévoir l'arrivée de ses règles 
  • Le premier conseil consiste à suivre votre cycle menstruel toute l'année. Ainsi, vous saurez estimer, peu ou proue, quand tomberont vos prochaines règles et quand ne pas réserver vos vacances. 


    Sachez toutefois que le stress des vacances, de l'organisation, le voyage ou même le dépaysement si vous partez loin peuvent influencer votre cycle : il est alors possible que vos règles se déclenchent avec un peu d'avance ou un peu de retard. 


    Si jamais vous n'avez pas la possibilité de poser ses vacances au moment où vous le souhaitez ou bien que vos règles se déclenchent par surprise, vous pouvez toujours aménagez au mieux votre emploi du temps en fonction de votre cycle. Évitez ainsi les activités très physiques ou les journées en vadrouille de 8h à 20h les jours où vous savez que vos règles seront les plus abondantes. Si ce n'est pas possible, préparez-vous au mieux, en commençant par ce que vous emporterez avec vous.


  • Faire sa valise 
  • L'étape de la valise est à ne surtout pas négliger.


    Tout d'abord, choisissez vos protections en fonction de vos activités (si elles sont déjà prévues). 

    Pour la plage ou la piscine, de nombreuses personnes menstruées recommandent le tampon ou la cup puisque ce sont des protections qui ne se voient pas et qui sont intérieures : donc, pas de sang dans l'eau. Cela dit, les tampons ne sont pas la protection la plus écologiques et contiennent parfois des produits nocifs pour la santé. Il faut également faire attention à les changer règulièrement : toutes les 3-4 heures, pour éviter les infections et le choc thermique. 

    La cup, elle se garde jusqu'à 12 heures, mais il faut prendre garde à bien la nettoyer et la stériliser et à avoir les mains propres quand on la met et quand on l'enlève.

    Si vous n'en avez jamais porté avant et que vous voulez essayer, entraînez-vous à les mettre avant pour ne pas être gênée une fois sur place. 


    Pour les personnes qui ne portent pas de tampon ni de cup, l'autre solution peut être de porter un maillot de bain menstruel. Plusieurs choses sont importantes à savoir avant de faire votre choix : 

    • renseignez-vous sur la technique de fabrication qui permet de garantir l'étanchéité du produit ; 
    • veillez à choisir la taille qui vous convient parfaitement : ni trop grande ni trop petite pour éviter les fuites ; 
    • sachez également que le maillot de bain menstruel serait plutôt adapté aux flux légers, peu abondants, ou aux début et fin de règles. C'est un produit récent, qui ne convient pas forcément à tout le monde ; 
    • enfin, faites attention à le faire sécher rapidement pour éviter les infections et prévenir le potentiel dérèglement de votre flore vaginale ! 

    D'ailleurs, en ce qui concerne la piscine et la plage, les mouvements et la pression de l'eau font une sorte de massage qui en plus de la position allongée pour nager limitent le flux et apaisent les douleurs, ce ne sont donc pas des activités à bannir. Et si vraiment vous ne souhaitez pas vous baigner, rien de nous empêche de profiter de la plage ou des rayons du soleil. 


    Sinon, pour vos autres activités vous pouvez utiliser votre protection habituelle. Quelques facteurs à prendre en compte néanmoins : 

    • si vous utilisez des serviettes ou tampons jetables, c'est toujours la même histoire : ne les gardez pas trop longtemps. Déjà parce que vous augmentez le risque d'infection, je l'ai dit et aussi parce que vous risquez d'avoir une tâche à force. Par ailleurs, il va falloir les jeter, ces protections et pas en pleine nature ! Donc pensez à emporter un petit sac hermétique. Il y a aussi maintenant des pochettes spécialement conçues pour barrer les odeurs et les tâches. Vous pourrez ainsi jeter vos protections une fois rentrée chez vous. Vous l'aurez compris, ce ne sont pas les solutions les plus écolos ! 
    • si vous êtes team coupe menstruelle, il faudra faire attention à pouvoir la rincer, à la stériliser à l'eau bouillante et à vous lavez les mains avant et après usage. 
    • reste enfin la culotte menstruelle ou les serviettes lavables. Pour les serviettes, on fait attention à ne pas les garder trop longtemps. La culotte, elle, se garde en moyenne 8 à 10 heures, en fonction de votre flux et du modèle. Il faut aussi pouvoir les changer : donc là encore, la pochette hermétique est la bienvenue ! Ces solutions sont plus respectueuses de l'environnement et de vos finances. En revanche, pour les deux, l faut pouvoir les laver et les faire sécher (toujours pour éviter les infections). Or, cela peut s'avérer plus compliqué dans les endroits avec un fort taux d'humidité ou si vous n'avez pas de point d'eau ou si faire sécher ses culottes à l'air libre à la vue de tout le monde est mal vu. 

    Par ailleurs, toutes ces protections ne présentent pas le même confort. Les serviettes hygiéniques jetables ont tendance à frotter et potentiellement à irriter. Ce n'est peut-être pas le top pour une radonnée. Les tampons et la cup sont un peu plus intrusifs et nécesstient, encore plus que les autres, de redoubler de prudence niveau hygiène. Les protections réutilisables, elles, prennent plus de place dans le sac et exigent une pochette pour les transporter. 


    Deux autres méthodes existent également si vous ne souhaitez vraiment pas avoir vos règles : 

    • La première consiste à enchaîner les plaquettes de contraceptifs pour celles qui prennent la pilule. C'est-à-dire de commencer une autre plaquette au moment où vous êtes censées avoir vos règles dites « artificielles ». Pareil pour les patchs contraceptifs : vous pouvez en poser un nouveau au moment où vos règles sont censées débuter. Les médecins disent que ça ne pose pas de danger mais pensez à recueillir un avis médical d'abord et à ne pas en faire une habitude
    • À l'opposé, certaines personnes adoptent le flux instinctif libre. C'est une technique qui vise à pouvoir anticiper et maîtriser son flux de manière à ce que le sang ne s'écoule que quand on se rend au toilettes, voire à contrôler quand débuteront leurs règles. 

    Une fois que vous avez choisi votre mode de protection, passons aux tenues : des sous-vêtements de rechange sont recommandés dans votre sac de voyage ou de promenade. Même si l'idéal c'est de trouver des protections fiables à 100%, on ne sait jamais, une fuite peut arriver ! 


    Et puis sinon, l'important, et comme toujours, peu importe la période du mois, c'est de porter des tenues dans lesquelles vous vous sentez à l'aise et belles. Et si ça signifie mettre des vêtements amples, n'hésitez pas. Pareil, adaptez votre tenue à vos activités et évitez peut-être les combinaisons et les bodies sans pression si vous devez changer votre protection régulièrement et dans des conditions potentiellement précaires.


    En parlant de conditions précaires, je vous recommande également d'emporter dans votre sac à chacune de vos sorties une bouteille d'eau, si ce n'est plus : déjà parce qu'il faut s'hydrater suffisamment tous les jours de l'année, et encore plus quand on a ses règles et que la température corporelle augmente. Mais aussi au cas où vous ayez à aller aux toilettes dans des lieux qui n'ont pas ou plus de papier. Autre solution : les mouchoirs mais il faut pouvoir les jeter dans une poubelle. Ou alors, les lingettes intimes biodégradables, sans oublier du désinfectant pour les mains. D'ailleurs, certains WC publics sont payants en fonction des endroits où vous êtes donc veillez à avoir une pièce de monnaie sur vous au cas où.


    Si vous avez des crampes douloureuses, pensez à prendre un anti-douleur pour éviter que la douleur ne devienne insupportable (rappelons que de telles douleurs relèvent sûrement d'une pathologie pour laquelle un suivi médical est de mise). Une alternative au médicaments c'est la bouillotte et qu'il en existe de toute petite taille, faciles à transporter. Sachez également que le mouvement, même doux, a tendance à atténuer la douleur, donc intégrez les étirements ou les petites balades à pieds ou a vélo, dans votre programme. Enfin, si vous avez un petit creux et pour un regain d'énergie, vous pouvez emporter de quoi grignoter. 


    Voilà pour les essentiels pour les règles, en plus de ce qu'on trouve dans un sac en général évidemment. Vous pouvez évidemment les adapter en fonction de vos besoins. 


    Récapitulons, dans votre sac il vous faudra : de l'eau, des mouchoirs ou serviettes intimes biodégradables, du gel hydroalcoolique, des protections de rechange et un sac hermétique pour mettre celles usagées, un sous-vêtement de rechange, des anti-douleurs, potentiellement une petite bouillotte, des piécettes et une bonne dose de détermination et de patience. 


  • Survivre sur place 
  • Une fois que votre valise ou votre sac à dos est prêt, que vous avez fait des heures de voyage et récupéré les clés de votre lieu de séjour, il y temps de profiter et d'explorer… Sauf que quand vous aviez réservé la randonnée de 6h, la plongée sous-marine ou bien le tour de France des visites familiales, il y a quatre mois, vous n'aviez pas prévu d'être en pleine période de menstruations ! 


  • Aménager son programme 
  • Pas de panique, le mot d'ordre reste : fle-xi-bi-li-té :

    • si vous en avez la possibilité, vous pouvez tenter de modifier les jours des activités ou les activités en elles-mêmes pour qu'elles ne correspodent pas au pic de votre flux ; 
    • de même, vous pouvez annuler ou alléger votre programme en fonction de comment vous vous sentez le jour J. Il n'y a pas de mal à simplement se reposer. 
    • sinon, les quelques astuces suivantes peuvent vous faicliter le voyage. 

  • Aller aux toilettes 
  • Mon premier conseil est de ne pas avoir peur de faire des arrêts plus fréquents que ce soit sur les aires d'autoroute pendant le voyage ou dans les toilettes du train ou de l'avion. À ce sujet, essayez d'obtenir le siège côté couloir si vous ne souhaitez pas trop déranger votre voisin ou voisine de trajet. Il ou elle sera ravie de pouvoir avoir le hublot ! 

    Pareil pendant les visites touristiques, rendez-vous aux cafés, restaurants ou magasins à proximité. Et si vous êtes en groupe mené par un guide, idem, n'hésitez pas à demander, vous en avez tout à fait le droit et cette pause sera profitable à plus d'une personne, croyez-moi. 

    Sinon, il existe aussi les toilettes publiques, parfois sales, très très sales même je vous l'accorde mais en dernier recours, ça peut sauver. Il y en a aussi souvent sur les plages. Si jamais elles ne ferment pas à clé (parce que oui, ça arrive, j'en sais quelque chose), attrapez une amie par la main. Si vous êtes seule, essayez de caler la porte avec vos affaires et de vous changer illico presto. 

    Et en dernier recours, il nous reste la technique dans la nature, aussi isolée que possible. Et là, vous vous remercierez d'avoir emporté une pochette hermétique et une bouteille d'eau ! 


    Dans la mesure du possible, essayez de repérer à l'avance l'intinéraire de votre journée pour savoir quand vous serez en ville ou en pleine campagne, quand vous serez en voiture pour un long moment ou quand vous aurez à marcher de longues distances. Vous saurez ainsi quand un stop s'impose et quand vous aurez la possibilité de vous changer avant un long moment. 


  • S'informer 
  • Quelque chose d'hyper important est de s'informer sur la santé ou la sensibilisation menstruelle sur place. D'une part parce que dans certaines cultures, les règles sont taboues et donc certaines pratiques sont mal vues. Aussi, comme ça vous ne serez pas surprise en lisant que certains lieux de cultes par exemple sont interdits d'accès si vous êtes en période de menstruations. Parfois ça ne concerne que les membres de la religion en question, parfois ça concerne tout le monde (à vous de voir si vous souhaitez vous plier à la coutume, personne n'ira vérifier si vous avez effectivement vos règles ou pas). Vous saurez également que ça peut-être compliqué de demander une protection à quelqu'un d'urgence si vous n'en avez plus. 

    D'autre part, c'est important de savoir où vous pouvez trouver des protections : dans certains pays elles se vendent en pharmacie et pas en grande surface. Il y a également des lieux où les tampons n'existent pas ou où la population n'est pas du tout sensibilisée aux questions menstruelles. De la même manière, cela peut être utile de savoir où vous pourrez avoir accès aux soins si jamais vous en avez besoin.


  • Dédramatiser
  • Le dernier conseil est aussi le plus important et le plus abordable : dédramatiser. Je sais que vous n'aviez pas imaginé vos vacances en train de repérer les toilettes de la ville le ventre gonflé. Mais voyez le côté positif : vous êtes en vacances et ça serait dommage de les gâcher pour quelque chose de naturel comme vos règles. Il y a mille et une manière de profiter du cadre, de découvrir un lieu ou une culture.

    Vous n'êtes pas la seule à être partie en vacances en ayant ses règles. Les conditions sont peut-être moins agréables que vos toilettes dans votre petit chez vous, mais ça fait partie de l'aventure. Et si jamais, il vous arrive une fuite ou un désagrément quelconque sachez que 1) ça arrive à tout le monde, vacances ou pas ; 2) il y a peu de chances que vous recroisiez ces personnes un jour (sauf si ce sont vos proches mais dans ce cas-là ça devrait aller) et 3) vous en rirez dans quelques mois ! 


    Alors, prêtes pour les vacances ?

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