En France depuis quelques années, des débats ont surgi sur la nécessité d’inclure dans le code du travail un congé menstruel. En quoi cela consiste ?
Le congé menstruel : c'est quoi?
Le congé menstruel permet d’accorder un ou plusieurs jours de congés par mois, aux femmes souffrant de règles douloureuses.
En France, depuis 2021, une entreprise montpellieraine a décidé d’accorder un tel congé à ses employées qui souhaitent en bénéficier. Celles-ci peuvent poser un jour de congé rémunéré par mois sur la base d’un simple mail (pas besoin de certificat médical). Cette initiative est pour l’instant isolée, et la loi française n’admet toujours pas ce motif pour congé médical. Les femmes restent alors soumise au jour de carence.
A l’étranger plusieurs pays connaissent le congé menstruel et l’ont même inscrit dans leur législation. Au Japon, il existe depuis 1947 ! La Corée du Sud, l’Indonésie, les Philippines et la Zambie l’ont également légalisé. En Europe, aucun pays ne l'a légalisé et les opposants y sont nombreux.
La question de la pertinence de ce congé mérite d’autant plus d’être posée qu’une récente étude de l’IFOP (menée en 2021) révèle qu’une française sur deux souffrent de règles douloureuses. Chez les 15-19 ans, ce taux grimpe à 60%, dont 20% déclarant souffrir de règles « très douloureuses ». La même étude révèle également que 80% des femmes déclarent connaître des désagrément important comme la fatigue et 59% un sentiment d’inconfort avec leur corps.
Cette étude démontre qu’une proportion massive de françaises continue de subir des complications liées à leur cycle menstruel ayant un impact fort sur leur santé et leur vécu social et professionnel. Le manque de prise en compte et de prise en charge médicale de ces symptômes, en dépit de certaines avancées sur l’endométriose ou les ovaires polykystiques, contribue à faire du congé menstruel un sujet d’une actualité brûlante.
Néanmoins des voix s’élèvent contre la légalisation du congé menstruel. Ses détracteurs font valoir qu’il contribuerait à stigmatiser davantage les femmes et pourrait constituer un frein à l’embauche. Il faut cependant reconnaître que la question n’est pas posée à grande échelle au niveau national. Les débats en cours de la loi pour une meilleur prise en compte de la santé menstruelle devraient permettre d’élargir le cercle des discussions et de « démocratiser » le sujet.
Une chose est sure, la levée des tabous relatifs aux règles permettra une meilleure prise en compte des symptômes menstruels dans la vie quotidienne, y compris professionnelle. Parler des règles c’est contribuer à lever ce tabou, lutter contre la stigmatisation des femmes. Cela favorise la recherche de solutions pour un meilleur confort de vie, avec ou sans règles.
Parlons-en !